Synthetic Futures Necrofossil III & III, Bourses déliées 2018

Raphaëlle Mueller, Synthetic Futures Necrofossil I, II & III, 2018, média mixtes, composants chimiques, boucle vidéo. Installation dans le cadre des bourses du Fonds cantonal pour l’art contemporain, Bourses Déliées, Halle Nord, Genève, Suisse.

Raphaëlle Mueller

Synthetic Futures Necrofossil III & III, 2018

Média mixtes, composants chimiques, boucle vidéo

Dimensions variables

Vue d’installation, Bourses du Fonds cantonal pour l’art contemporain, Bourses Déliées, Halle Nord, Genève

Photo © Raphaëlle Mueller

“Everyone knows to be wary of art’s power to transmute junk into treasure”. Mitch Speed

Nous vivons en période de gaspillage. Où disparaissent les déchêts? Le problème est opaque et global. En dépit du greenwashing proférées par les grandes entreprises, il n’existe pas de solution réelle pour recycler l’énorme quantité de déchêts électroniques domestiques et de résidus industriels dangereux et générés par le capitalisme toxique. Par conséquent, l’installation Synthetic Futures a pour objectif de prendre en compte les mémoires géophysiques implémentées dans nos technologies et nos sols toxifiés, des temps profonds (deep times) de l’extraction à des temps futurs, en spéculant sur l’idée de futurs fossiles que sont les résidus des technologies de pointe : les futurs fossiles de déchêts électroniques.

Synthetic Futures - Necrofossil I, II & III parle de la perspective de trois déchêts spécifiques : les molécules d’un bassin de résidus de bauxite (boue rouge) situé en Roumanie, une eau très alcaline contenant de l’alumine provenant d’une exposition précédente (Proxy Paradise), ainsi qu’une sculpture artificiellement fossilisée faite de batteries de lithium extraites d’ordinateurs usagés. Ces résidus sont piégés/scellés dans des contenants, transformés en sculptures de fossiles futurs en un geste ironique, double-bond ou désespéré d’upcycling : ils tentant de gagner de la valeur grâce au marché de l’art. Les sculptures sont disposées sur un îlot/socle dont les aspects formels sont déterminés/ générés par les opérations de négociation en cours sur le marché boursier (plus précisément avec les données des futures sur l’aluminium, la bauxite, le lithium et le cuivre). Par conséquent, la délégation de la politique esthétique à des algorithmes est un moyen d’ouvrir la voie au hasard formel, ce qui peut potentiellement compromettre la satisfaction de «tout critère d’art établi».

Ce projet parle d’une position avec le privilège de déclarer des objets/ matières sans valeur en tant qu’art, en utilisant/exploitant des entités non humaines telles que des déchêts et des algorithmes «réifiés» pour générer une partie de l’aspect formel de l’installation. Les valeurs et les matières sont ainsi transférées dans d’autres flux et objectifs, ce qui entraîne la collision des temps de profits à court terme avec la dégradation à long terme des matières dangereuses.

Raphaëlle Mueller

Raphaëlle Mueller

Synthetic Futures Necrofossil III & III, 2018

Média mixtes, composants chimiques, boucle vidéo

Dimensions variables

Vue d’installation, Bourses du Fonds cantonal pour l’art contemporain, Bourses Déliées, Halle Nord, Genève

Photo © Raphaëlle Mueller

Raphaëlle Mueller

Synthetic Futures, 2018

Vidéo, boucle, 50 sec

Vidéo © Raphaëlle Mueller

La vidéo présente l’évolution de la forme du socle en fonction des variations du prix de matières premières en bourse.