Raphaëlle Mueller
Repères

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Vit et travaille à Genève

Artiste-chercheuse formée à la photographie et aux études critiques, Raphaëlle Mueller inscrit ses travaux dans une pratique pluridisciplinaire. Si elle porte une attention particulière à l’image et à ses moyens de production dans ses usages (post)photographiques, elle réalise également des performances, des films, des vidéos et des conférences.

Le format original de ses expositions propose des restitutions d’expériences et de recherches au long cours. Il prend aussi souvent une forme évolutive. Ses recherches engagées se situent dans la lignée d’une pensée éco-féministe, et convoquent l’analyse forensique (étude de terrain, analyses de données, statistiques etc.) qu’elle applique à des méthodes et à des expériences artistiques développées en collaboration avec des chercheur-eus-s, biologistes, performeurs-e-s-et bio-hackeur-euse-s. Elle concentre son travail sur les questions environnementales (principalement la toxification de l’eau et du sol par le complexe militaro-industriel), l’agentivité non humaine, et les processus de résilience écosystémiques et sociaux.

Raphaëlle Mueller travaille aussi avec des matériaux inusuels qui relèvent du vivant (Exogenesis, 2019-2021), des molécules synthétiques (Chemical Charm, 2018), ou des toxiques (T(t)erraforming, 2018). En interrogeant les systèmes de production, en renonçant dans la mesure du possible à engendrer de nouveaux objets et en favorisant le recyclage, elle invite à des réflexions qui résonnent avec une éthique du care (Perspectives on post-capitalist thinking/being, 2021).

Au centre des expériences artistiques de Raphaëlle Mueller se trouvent des approches qui dénoncent l’exploitation de vulnérabilités et leur marchandisation et qui invitent ainsi à repenser les relations de pouvoir entre les vivants.

Texte de Sara Petrucci