Heads for Business and Bodies for Sin, de Maria Guță et Lauren Huret, se présente comme un hommage joyeux et une critique de multiples choses imbriquées : la conception déformée du « succès » et de l’accomplissement de soi par le travail ; l’objectification du corps féminin comme réceptacle des désirs ; la promesse d’émancipation offerte aux femmes dans le monde du business à la fin du XXᵉ siècle — et sa mise en scène esthétique, dans les fictions hollywoodiennes des années 90 comme dans l’art, la musique ou la publicité ; l’irruption de l’ordinateur et des nouvelles technologies de l’information, jusqu’à l’érotisation de l’objet téléphone.
Dans cette installation, les artistes explorent également la construction de l’image de soi — ou self branding — et la sexualisation de ce « moi », qu’elles nomment « fétichisation du soi », instrumentalisées pour promouvoir son travail artistique et propulser sa carrière : un phénomène qu’elles constatent depuis plusieurs années sur les réseaux sociaux.