Lauren Huret
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- Site Internet : laurenhuret.com

Né⋅e en 1984
Vit et travaille à Genève
Lauren Huret est une artiste dont la pratique s’articule principalement autour de la vidéo, de la performance, de l’installation et du collage. Elle s’intéresse aux systèmes de croyance et de pensée véhiculés par nos dispositifs techniques et médiatiques. Diplômée du Work.Master de la HEAD – Genève en 2013, elle initie peu après une première grande recherche autour des mythologies de l’intelligence artificielle, qui l’a notamment conduite en Californie, à la rencontre de figures clés de la Silicon Valley. De cette enquête naissent plusieurs pièces : la série de vidéos Deep Blue Dream (2015–2016), des lectures-performances telles que Breaking the Internet (2016) et Relaxing Data (2015–2019), une publication (Artificial Death, Intelligence of Fear, 2016) sa première exposition monographique du même nom au Kunsthaus Langenthal ainsi qu’une pièce de théâtre (Deep Blue Dream – Reload, 2016–2018, en collaboration avec l’artiste américain Hunter Longe).
En 2017, lors d’une résidence artistique à Varsovie, elle découvre l’existence des travailleurs invisibles chargés de modérer les contenus des réseaux sociaux. L’année suivante, elle part enquêter aux Philippines, à Manille, dans des conditions complexes – à la fois par la difficulté d’accès à ces travailleur·euse·s et la violence visuelle des contenus modérés. Ce voyage donne lieu à une série de pièces, dont une exposition au Centre Culturel Suisse de Paris (Praying for My Haters, 2019), une publication du même nom, ainsi que plusieurs vidéos (Praying for My Haters, Manila Stories, Portrait en Sainte Lucie, Les Larmes blanches, Many Souls Trapped in One, 2018–2019).
Progressivement, son travail s’oriente vers une réflexion sur l’affect produit par les images, postulant que notre époque est marquée par une exposition sans précédent à celles-ci. Elle s’attache alors à analyser leur pouvoir de suggestion, leur performativité, ainsi que leur portée politique. Depuis 2020, elle explore la notion d’images “guérissantes” à travers des performances (L’Hypnose du Satellite, 2021–2022) et des vidéos (L’Hypnose du Jardin, 2023). De 2020 à 2024, elle a collaboré avec l’artiste Maria Guță. Ensemble, elles ont interrogé l’influence des images sur la construction de soi, les logiques de soft power à l’américaine, la surexposition médiatique sur les réseaux sociaux et les formes contemporaines de manipulation identitaire. Cette collaboration a donné naissance à plusieurs pièces : des installations vidéo (The Soothsayings of Iris, 2020 ; la série Les Portraits, 2021–2023, Baby’s Dilemma, 2023, Gesture of Ecstasy, 2024), ainsi que des peintures (The 7 Ghosts of Iris, 2022, Delirium Garden, 2024).
Elle développe actuellement son tout premier projet de Kunst am Bau (Les schémas-biscuit du monde, 2024), récemment sélectionné pour l’École des Vernets à Genève, en partenariat avec le Fonds Municipal d’Art Contemporain (FMAC). La réalisation est prévue à l’horizon 2027.