Raphaëlle Mueller, Autonomous Future Food Production, 2019. Installation, dégustation et publication à l’édition Organic du °far Festival, Nyon, Suisse, en 2019.
Œuvres
Autonomous Future Food Production, °far Festival 2019
Comment survivre dans les ruines du capitalisme ? Le projet AFFP (Autonomous Future Food Production) vise à lister les menaces qui pèsent sur la survie terrestre et imagine de nouvelles méthodes de production alimentaire en mesure de prévenir les probables pénuries, ceci par le biais de nouveaux processus d’écologisation, d’autonomie et d’autosuffisance. Ainsi, les politiques alimentaires dites durables problématisent notre capacité à adapter nos besoins à notre environnement et non à soumettre l’environnement à nos besoins.
Le changement climatique et la perte de biodiversité, conjugués avec les évolutions technologiques et les logiques économiques, vont entraîner d’importantes transformations dans la manière dont les aliments seront produits. En guise d’anticipation de cela, des agribusiness appelés Big Ag investissent depuis quelques années dans des technologies indoors sophistiquées permettant de cultiver des végétaux dans des environnements hautement contrôlés, nous projetant dans l’avenir d’une dépendance totale à Monsanto & Co. Néanmoins, des startup issues du mouvement OpenAg (Open Agriculture) cherchent à développer ces technologies d’agriculture indoor dans un registre open-source. Utilisant, tout comme les Big Ag, les derniers développements en matière d’automatisation, d’intelligence artificielle et de computer vision, ces startups promettent une agriculture de laboratoire au climat artificiellement maîtrisé, et au terroir reproductible, alimentant les plantes par des systèmes hydroponiques ou aéroponiques sous lumière LED.
Raphaëlle Mueller
Autonomous Future Food Production, 2019
Installation, dégustation et publication
°far Festival, Nyon, Suisse, 2019
Photo © Raphaëlle Mueller
Plutôt que de subvertir le Big Ag, OpenAg risque d’en renforcer les pouvoirs et de devenir à son tour un big business. Dans une double posture critique quant au food computing et au capitalisme open-source, AFFP élabore et expérimente un mode de production alimentaire horizontal et autonome, libre, durable, biologique, DIY et citoyen. Prenant en compte les menaces et les dégâts infligés à notre biosphère (toxification et acidification des eaux et des sols, régimes climatiques extrêmes, épuisement des aquifères, extinction animale et bactérienne, fractures métaboliques et disparition de la pollinisation, cultures OGM et effondrement économique -– pour n’en citer que quelques-uns), AFFP conçoit une alternative alimentaire basée sur la cultivation de bactéries, algues, champignons et insectes par un réseau décentralisé et autonome.
Ce futurisme alimentaire, inspiré tant par des pratiques ancestrales que par la recherche scientifique, prend en compte les menaces projetées et spécule sur un type de production alimentaire autonome potentiellement en usage en 2060. Les impératifs d’adaptation spéculés risquent de remettre en question les habitudes alimentaires.
Raphaëlle Mueller
Lire la conversation avec Jacques Falquet
Raphaëlle Mueller
Autonomous Future Food Production, 2019
Installation, dégustation et publication
°far Festival, Nyon, Suisse, 2019
Photo © Raphaëlle Mueller
Raphaëlle Mueller
Autonomous Future Food Production, 2019
Installation, dégustation et publication
°far Festival, Nyon, Suisse, 2019
Photo © Raphaëlle Mueller