after 2012

Pauline Julier, after, 2012, vidéo, HD / super16 mm, format 16:9, 8 min 33 sec

A travers une analogie empruntée à l’écrivain américain David Foster Wallace after illustre une sensation post-moderne : celle d’une époque où la fête a déjà eu lieu. Les feux d’artifices sont un spectacle lointain et le ciel dégagé est d’une couleur étrange et vide.

« How do we transmit culture from one generation to the next ? How can we orient ourselves in time and space ? It is never an easy task. Especially for those who used to call themselves “Moderns” or “post-moderns”, because they always have an uneasy relation with tradition and inheritance. Are they not supposed to break away with tradition, so as to free themselves from the weight of the past ? But free for what ? Pauline Julier stages how every generation has to raise such a question anew.»

Bruno Latour, texte écrit à l’occasion de l’exposition GLOBALE: Reset Modernity!, ZKM/Zentrum für Kunst und Medien, Karlsruhe, Allemagne, 2016

« Il y a quelques jours, en ouvrant un magazine dans une salle d’attente quelconque, je suis tombé sur un entretien de l’écrivain David Foster Wallace réalisé en Califor- nie, il y a bientôt 20 ans. Il disait : « Pour moi, les dernières années de l’ère post-moderne ont ressemblé un peu à ce que vous pouviez éprouver au lycée, lorsque que vos parents partent en voyage et que vous décidez d’organisez une fête.Vous appelez tout vos amis et vous organisez une fête fabuleuse, écoeurante et sauvage.Tout le monde est là. Pendant un moment c’est génial, libre et libérateur, l’autorité parentale a fui, le chat est parti et les souris dansent un festin dionysiaque. Mais le temps passe et la fête bat son plein, et la musique est de plus en plus forte, et vous êtes à court de drogues et plus personne n’a d’argent pour en acheter, et les objets sont cassés et les choses renver- sées et il y a des brûlures de cigarette sur le canapé et vous êtes l’hôte et c’est votre maison aussi et vous commencez progressivement à souhaiter que vos parents reviennent et rétablissent un semblant de putain d’ordre dans votre maison. »

Texte extrait du film