Inspirée par des réflexions éco-féministes, MOM se pense comme une antithèse poétique et critique au fameux jet d’eau de Genève. Autonome, la sculpture capte l’énergie de la voûte céleste pour récupérer de la rosée par condensation. Frugale, elle se suffit de quelques litres de rosée par jour pour exister et dialoguer humblement avec les éléments naturels : voûte céleste, sol, plantes, cycle diurne et nocturne en sont les principes actifs. Enfin, ses tuyaux acheminent l’eau vers un goutte-à-goutte organique d’où s’écoulent des larmes vers le creux d’une oreille érogène. L’œuvre de Lou Masduraud reste ambivalente, représentation fantasmagorique et écologique de la terre mais également appareil d’exploitation érotique du corps terrestre.
Texte d’exposition de Balthazar Lovay, curateur de la biennale Sculpture Garden 2020, Genève, Suisse