L’hypnose du jardin a été conçue à partir de photographies prises dans les parcs arborés situés à côté du domicile de l’artiste à Genève, durant la période de la Covid-19 (2020-2021). Ces images ont ensuite été modifiées et augmentées avec le logiciel DALL·E 2 (d’OpenAI), qui permet la génération d’images à partir de textes. Le résultat est une boucle vidéo de 21 minutes, sans début ni fin. Les paysages y sont évolutifs : ils se succèdent et se transforment, apparaissent et disparaissent lentement, ponctués de petites hallucinations et autres visions qui se métamorphosent. Lauren a voulu construire cette vidéo au plus proche d’une hypnose visuelle et sonore, avec la volonté qu’on puisse s’endormir devant. À l’inverse des injonctions à l’attention et à l’éveil, les images proposées ici se veulent volontairement soporifiques, comme une réponse à l’immédiateté, à l’accessibilité et à l’accélération des images disponibles partout, tout le temps, en ligne.
Comme sources d’inspiration iconographique, Lauren a également longuement observé les représentations fantasmées de l’Éden dans l’imaginaire chrétien. Elle souhaitait créer un « paradis artificiel », un jardin fantastique et étrange, alien, imaginé par cette drôle d’alliance femme-machine.
Prenant comme point de départ la question : « Est-ce que les images peuvent nous guérir ? », Lauren poursuit ici ses recherches visuelles et théoriques sur les affects créés par les images.