La pièce intitulée Baby’s Dilemma de Maria Guță et Lauren Huret prend la forme d’un petit buste d’enfant, figure centrale dans une nature morte rappelant l’exercice de la Vanité. Son visage, à travers une découpe dans le carton imprimé, est animé par les voix des artistes à l’aide d’un logiciel de deepfake. Le « bébé » y prononce un monologue : une réflexion obsessionnelle sur l’existence, les possibilités et les potentiels non réalisés.
Cette petite sculpture, mi-fétiche, mi-amulette, hante les pièces de Maria et Lauren comme une présence familière et spectrale — à la fois envoûtante et dérangeante. Le « bébé », comme elles l’appellent, incarne ce choix, qu’il soit voulu ou imposé par les circonstances : celui de consacrer leur force créatrice à l’art plutôt qu’à la maternité. Pourtant, il murmure sans cesse, voix insistante, presque moqueuse, leur rappelant les chemins non-empruntés.
En tant que femmes d’une quarantaine d’années, Maria Guță et Lauren Huret portent en elles ce dilemme. Le bébé — à la fois provocation intime et présence complice — devient l’emblème de cette question qui persiste : sa voix résonne, entre nostalgie et défi, évoquant les vies qu’elles ont choisies et celles qu’elles ont laissées derrière.