Tarot est une installation composée de 26 tableaux posés sur deux lignes d’étagères. Peint principalement à l’acrylique mais aussi à l’huile, au spray ou à l’encre sur des plaques de bois, ce jeu de tarot revisité ne garde que la proportion et le cadre blanc du tarot de Marseille. Bien faites, mais aussi mal faites à dessein, les cartes se répondent par jeux de répétitions et de correspondances. Chaque tableau est un copié-collé d’éléments déjà inventés, puisés à tous les registres de manière égale et sans hiérarchie. Ainsi, rayures, marbrures, impressions textiles et motifs flottants cohabitent avec un fragment d’une gravure japonaise, les couleurs des vignettes crados, la facture d’un ex-voto ou encore une sculpture postée sur Instagram.
Les tableaux sont la synthèse d’une pratique quotidienne d’accumulation d’informations empruntées au monde qui nous entoure. Classées en inventaire de formes et de sujets, ces idées sont remaniées et retranscrites pour être finalement proposées comme des réminiscences d’impression ou des citations. Exercice de flatterie d’œuvres et d’artistes qui nous servent de références, les tableaux mettent en avant l’élément repris, tout en le dénaturant par la facture et le dispositif d’accrochage.
La notion de surenchère présente dans les peintures est induite par notre travail en duo. Ce que l’une fait l’autre le complète, l’efface, le détourne ou y répond avec pour seuls mots d’ordre, désinvolture et émulation.
«The way to make something yours is: you distort it, fuck it up. As it loses it’s identity, it becomes yours …And it only takes the slightest bit of readjustment to do this, to transform it’s old identity into our non-identity » Mike Kelley
