Ces différentes séries de peintures réalisées à l’encre et à l’acrylique sur papier prennent comme prétexte la nature morte afin de jouer avec des formes, des couleurs et des motifs. Dans une esthétique proche du collage, les peintures s’éloignent des « still life traditionnelles pour être plus largement inspirées du mouvement des années 80, Pattern & Decoration. Laura Thiong-Toye aime jouer avec les contrastes, à la fois picturaux mais aussi de sujets : les aplats sont contre balancés par les superpositions de motifs et de textures, les lavis lumineux à l’encre avec les tons plus francs de l’acrylique, l’influence orientale côtoie les peintures médiévales, l’intérieur statique d’un salon s’oppose à des décors venteux, les peintres suisses de paysages dialoguent avec les carreaux de nappes de grand-mères…
Ces peintures sur papier, dont certaines sont marouflées sur bois, ont été pensées en hommage à ses deux grands-mères. Elles relatent différents souvenirs autour des tasses de thé du dimanche, de discussions sur la peinture, de balades, de fleurs et de couleurs qu’elles appréciaient beaucoup. Elles évoquent aussi l’absence, la conservation de ces souvenirs et de cet héritage transmis.
Les peintures « plante n°1 à n°7 » constituent une série pensée comme un herbier. Elle catalogue et collecte des plantes à la fois trouvées, esquissée lors de promenades, inventées ou extraite de peintures déjà existantes.
Texte d’exposition, Wilde Galerie, 2024