Si le prétexte peut être entendu comme une entrée en matière qui énonce des situations sans les clore, l’acte d’apprêter une toile est aussi une promesse d’histoires à venir. Opération de préparation à des manipulations ultérieures, l’apprêt peut aussi bien désigner une expression affectée que de nombreux traitements spécifiques liés à l’artisanat. En passementerie par exemple, c’est le nom général donné aux fils assemblés ou couverts, utilisés dans le tissage et les travaux fait à l’établi.
Le geste consiste ici à rassembler et présenter une collection d’objets trouvés d’arts et d’artisanats inachevés en leur donnant un cadre, un après.
Des toiles préparée manuellement, d’autres manifestement acquises déjà enduites ; certaines encore emballées de plastique jauni par le temps. Ces monochromes me renvoient à ma propre impotence face à mes doutes.
Ai-je vraiment envie d’ajouter au monde de nouvelles images quand je peux manipuler celles qui circulent déjà ou ont justement failli exister ?
Texte d’Anaïs Wenger