L’installation A Rose Buds in a Vase Leaf by Leaf I Look at It How Nice It Is, The Smell of a Flower but the Flowers I Make, Alas Have No Smell (2021) parcourt le corpus des mélodrames de Giacomo Puccini d’ouest en est, incluant les stations imaginaires de la France, de l’Italie, des États-Unis et de la Chine. En se concentrant sur des airs d’opéra se déroulant dans différents pays à différentes époques, l’installation fait écho à l’exotisation des sensibilités et des identités, et témoigne du déplacement des puissances économiques.
Divisée en quatre pièces conçues comme quatre natures mortes, quatre microphones en plastique fabriqués en Chine et habituellement vendus par des vendeurs de rue sans papier sont mis en scène sur des tables de marché pliées produites dans la zone industrielle de Milan. Chacune des scènes évoque à la fois les questions thématiques et formelles d’un champ artistique transposé dans un autre et les tensions entre la préservation de la tradition culturelle et les mécanismes post-capitalistes.
L’étrange familiarité produite par les versions karaoké d’airs célèbres remet en question la notion de performativité par l’absence physique, ouvrant l’espace imaginatif à une chorégraphie collective qui souhaite inclure tous les visiteurs.
Texte de l’exposition Trovate Ortensia, à la Fondation ICA, Milan, du 6 mai au 24 juin 2021.
Détail de l’oeuvre:
Anaïs Wenger, A Rose Buds in a Vase Leaf by Leaf I Look at It How Nice It Is, The Smell of a Flower but the Flowers I Make, Alas Have No Smell, 2021, aluminium, résine, microphones, versions karaoké des airs de Puccini
Ch’ella mi creda libero e lontano (La fanciulla del far west, 1910), Mi chiamano Mimi (La Bohème, 1896), Vissi d’Arte (Tosca, 1900), Nessun dorma (Turandot, 1924)