Abstract Rules For Precise Operations °1, standard/deluxe 2018

Raphaëlle Mueller, Abstract Rules For Precise Operations°1 , 2018, techniques mixtes, produits chimiques, 6 vidéos. L’installation a été réalisée à l’occasion d’une exposition personnelle à standard/deluxe, Lausanne, Suisse, en 2018.

Raphaëlle Mueller

Synthetic Futures – Sculpture ° 2, 2018

Polystyrene, acrylique

200 cm × 60 cm. 

Photo © Raphaëlle Mueller

L’exposition Abstract Rules for Precise Operations °1 a comme point de départ une réflexion sur les institutions, pratiques et architectures opaques, secrètes et capricieuses développées et déployées dans les modes contemporains du capitalisme financier, et plus particulièrement dans le secteur du négoce de matières premières situé en Suisse, spécialisé dans le trading de pétrole et autres ressources. L’artiste met ainsi en perspective la valeur, abstraite mais néanmoins réelle des matières premières qui lui ont servi à créer cette exposition, avec les déchêts et résidus qui résultent du processus de création artistique, tout en se demandant dans quelle mesure les déchêts du capitalisme pourraient être solubles dans le marché de l’art contemporain.

Le geste principal de cette exposition est ainsi la délégation des aspects formels (tant les volumes que les couleurs) à des données (valeurs) issues d’opérations de trading sur les marchés boursiers des matières premières. Par conséquent, la délégation des choix esthétiques à des algorithmes (qui génèrent des volumes/formes quantitatives à partir de règles abstraites et d’opérations précises) est un moyen d’ouvrir la voie au hasard formel.

La sculpture Synthetic Futures – Sculpture °2 a été initialement générée au même titre que les six vidéos par les indices boursiers du pétrole, du crédit carbone et du polyéthylène. Elle a néanmoins le privilège d’avoir été matérialisée physiquement par la main de l’artiste, qui a tenté de reproduire le geste algorithmique de la façon la plus précise possible, tel un trader qui tente de suivre les caprices des marchés au plus fidèle.

Raphaëlle Mueller

Deluxe Leaks, 2018

18 conteneurs scellés, divers composés chimiques, polyéthylène, résine synthétique, pigments 

Vue d’installation, Standard/Deluxe, Lausanne, Suisse, 2018.

Photo © Raphaëlle Mueller

Pour finir, les 18 contenants Deluxe Leaks renferment des substances chimiques potentiellement toxiques, récupérées dans les poubelles à résidus chimiques d’une école d’art. Chaque contenant a été scellé à l’aide de résine synthétique, dont la couleur a été déterminée par des prix de matières premières à un instant spécifique. Par là même, le déchêt tente d’acquérir de la valeur par un statut de sculpture contemporaine dans un geste d’’upcycling’ tant ironique que quelque peu double-bind. Ainsi, cette installation questionne le geste de production de l’artiste en regard des substances/déchêts toxiques qui sont générés dans le monde l’art, et problématise la notion de volatilité de la valeur financière de la matière devenue art.

Raphaëlle Mueller

Synthetic Futures Deluxe, 2018

Insallation vidéo, six vidéos in situ, boucle, 30 sec 

Photo © Raphaelle Müller

Chacune des vidéos de la série Synthetic Futures Deluxe est constituée d’une forme générée à partir de données issues d’opérations boursières. Les données implémentées composent ainsi des sculptures virtuelles, qui fluctuent au gré des tendances des marchés financiers. Ces données formant ces sculptures potentielles sont issues du trading de matières premières des composants électroniques implémentés dans les outils technologiques ayant servi à créer cette exposition ainsi que des matières premières utilisées pour en créer les sculptures.

Raphaëlle Mueller

Raphaëlle Mueller

Synthetic Futures Deluxe, 2018

Extrait vidéo, 2 min

Photo © Raphaëlle Mueller

L’extrait tiré de l’installation vidéo Synthetic Futures Deluxe présente des formes générées par les flux boursiers de certaines manières premières implémentées dans les composants électroniques comme l’aluminium, le polyéthylène, le cuivre, l’étain ou le silicium.