Dans ses œuvres sculpturales, Masduraud traite des illusions et des analogies dans la nature, la politique et la mythologie. Avec l’œuvre Petrifying basin (kisses with the nymphs) de 2022, elle aborde le corps de manière sensuelle : des fragments de corps et des ouvertures se combinent pour former un bassin. Le système de références va de la recherche sur l’exploitation du carbonate de calcium à Carrare, d’où provient la poudre blanche de la sculpture, aux nymphes de la mythologie romaine et au système historique des fontaines de Rome. Elle met ainsi en lumière l’évolution de la relation entre l’homme et les ressources naturelles. Alors que dans l’Antiquité, la pierre et l’eau étaient considérées comme des matériaux pleins de vie et d’histoires, aujourd’hui, l’économie et l’exploitation définissent notre relation à la nature. Une remise en question ludique et organique des états corporels fait le lien avec l’auto-questionnement physique d’Hannah Villiger. Masduraud a mené ses recherches lors de sa résidence à l’Instituto Svizzero - quelque quarante-cinq ans après Villiger, qui a passé un séjour inspirant à Rome dans les années 1970.
Texte d’exposition, par Yasmin Afshar, pour l’exposition Hannah Villiger: Amaze Me, Muzeum Susch, Suisse, 2023.
Traduction par Documents d’artistes Genève
À lire aussi:
- Anna Sarah Huet, « Super Splash Mundi » , 2022
- Paolo Baggi, « Lou Masduraud, Cabinet de contorsion (danse macabre)», 2023