Inventaire des gestes invisibles 2024

Lauren Huret

Inventaire des gestes invisibles (autoportrait), 2024

Acier, images d’archives découpées

90 × 70 cm

Photo © Pauline Rosen-Cros

Lauren Huret

Inventaire des gestes invisibles (papi didier), 2024

Acier, images d’archives découpées

90 × 70 cm

Photo © Pauline Rosen-Cros

Lauren Huret

Inventaire des gestes invisibles (grand-mère edmée), 2024

Acier, images d’archives découpées

90 × 70 cm

Photo © Pauline Rosen-Cros

Lauren Huret

Inventaire des gestes invisibles (mamie jolie), 2024

Acier, images d’archives découpées

90 × 70 cm

Photo © Pauline Rosen-Cros

Lauren Huret

Inventaire des gestes invisibles (mémé munoz), 2024

Acier, images d’archives découpées

90 × 70 cm

Photo © Pauline Rosen-Cros

Lauren Huret

Inventaire des gestes invisibles, 2024

Acier images d’archives découpées

Cadres: 90 × 70 cm

Vue de l’exposition Manutensions.1

L’arc, scène nationale Le Creusot, France

Photo © Pauline Rosen-Cros

Lauren Huret

Inventaire des gestes invisibles (mémé munoz), 2024

Détail

Acier, images d’archives découpées

90 × 70 cm

Photo © Pauline Rosen-Cros

Créée spécialement pour l’exposition “MANUTEN∫IONS .1” pour L’Arc, scène nationale Le Creusot, L’Inventaire des gestes invisibles est une série de cinq plaques en acier, contenant des images photographiques découpées dans des livres et revues des années 1960 à 1990 chinés, ainsi que des photocopies qui les redoublent.

Le long du mur, les images s’accumulent sur un fond d’acier, comme une séquence de gestes, qui renvoient au travail domestique invisibilisé. En entreprenant des recherches sur le développement de l’acier au Creusot aux XIXᵉ et XXᵉ siècles, Lauren rend hommage aux femmes au foyer en prenant le parti de postuler que l’industrie lourde existe aussi grâce à la charge domestique de celles qui travaillent en coulisses, à la maison. Les actes y sont répétitifs, comme le travail à l’usine. On ne peut pas dissocier le travail ouvrier de celui des femmes, au service des hommes et du foyer, et par extension, de l’industrie et du capital. Ce même capital qui extrait les corvées pratiquées pendant des décennies : cirer le parquet, repasser, repriser les chaussettes, gratter, récurer, s’occuper des enfants, faire à manger, etc. : toute une série de gestes invisibilisés qui a été mise en lumière grâce aux discours féministes.

Avec la transformation de nos modes de vie, certains ont aujourd’hui disparu : c’est une sorte d’archive incomplète, un arrêt historique, le début d’une série.

À l’heure des réseaux et des flux d’informations visuelles, Lauren y interroge le statut et la valeur symbolique des images à travers son histoire familiale de classe populaire toute banale : son arrière-grand-mère était couturière et femme au foyer avec cinq enfants, sa grand-mère secrétaire et femme au foyer avec trois enfants, son grand-père cuisinier dans une cantine, etc.
Il y a donc une histoire familiale qui se dessine en creux, à travers l’histoire des gestes du travail domestique : remettre en lumière ces gestes dénigrés et invisibilisés depuis des siècles, leur redonner de l’importance, et en comprendre la complexité à travers leur visualisation en nombre.

Crédits
MANUTEN∫IONS.1 est une co-production L’Arc scène nationale, Le Creusot et dispositif CURA, Cnap, Paris, France, 2024-2025
Commissariat : Élise Girardot
Scénographe lumière : Serge Damon