Giulia Essyad
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- Sur le réseau : reseau-dda.org/fr/artists/giulia-essyad
Né⋅e en 1992
Vit et travaille à Genève
La pratique artistique de Giulia Essyad est hétérogène et se décline de la performance à la vidéo, de la sculpture à la poésie. Sa recherche s’articule autour de la représentation du corps, et des idéologies, stéréotypes et stratégies marketing qui en découlent. Le corps de l’artiste est un élément récurrent au centre de son travail. Souvent manipulé avec Photoshop, rendu dans différentes teintes, le corps est alors capté dans des poses qui rappellent l’iconographie en histoire de l’art, mais aussi l’esthétique de la culture selfie et les images publicitaires accrocheuses. Son univers visuel se nourrit de l’esthétique des jeux vidéo, des genres de la fantasy et de la science-fiction, qui semblent actualiser certains personnages ancestraux à l’ère du streaming et du cinéma 3D, tout en attestant de la persistance de certains archétypes dans la culture contemporaine. Le bleu est une couleur souvent utilisée par l’artiste pour sa valeur symbolique : c’est une couleur rare dans la nature, souvent associée à l’idée d’artificiel - donc de numérique -, liée à des êtres extraterrestres, mais aussi à une certaine idée de la pureté, en référence au sang bleu de l’aristocratie mais aussi à la couleur du liquide utilisé à la place du sang dans les publicités pour les tampons.
Dans la vidéo BLUEBOT:Awakening, Essyad présente une histoire de science-fiction féministe, mettant en scène une communauté matriarcale assistée par des robots dotés d’une intelligence émotionnelle : les poupées Bluebot. L’histoire se déroule dans un futur post-apocalyptique où les Womoon, créatrices de ces machines bleues, sont les seules survivantes. L’intrigue se déroule de manière fragmentaire et énigmatique, tant d’un point de vue narratif que technique, puisque les prises de vue réelles alternent avec des images de synthèse et des animations miniatures en 3D. À la fois enfantine et sensuelle, la poupée suggère un lien profond avec le propre corps de l’artiste qui lui fournit une mémoire et une vie qui, bien qu’artificielle, échappe au créateur grâce à une indépendance de pensée.
Sara de Chiara