Figure de crooner qui semble victime de la sensibilité qui a contribué à son succès, Chris Isaak incarne la nostalgie des années 80 pour les années 50. En plus de ses diverses contributions au cinéma (Twin Peaks, Blue Velvet, Sailor & Lula, True Romance … tous ces films évoquant les grands espaces de l’Amérique), nous nous souvenons surtout de ses éternelles chansons d’amour déchues. Avec Wicked Game, Chris Isaak chante la fatalité du jeu qui trompe jusqu’aux sentiments les plus nobles.
En changeant de casting à chaque représentation de son Wicked Game, je propose d’adapter cette chanson entre pratique collaborative et portrait documentaire afin de questionner la construction culturelle d’identités communes et interpersonnelles, le processus de répétition et d’appropriation, la nuance entre interpréter et incarner et le paradoxe entre sensibilité et mise en scène.
Texte d’Anaïs Wenger