Naturales Historiae 2019

Pauline Julier, Naturales Historiae, 2019, film, 56 min

À travers différentes histoires naturelles tournées entre la Chine, la France et l’Italie, ce film interroge nos manières de penser et représenter la Nature. Chaque chapitre explore une situation d’êtres humains aux prises avec la Nature et ses images, qui révèle leurs obsessions et ébranle nos certitudes.

Naturales Historiae est un film de Pauline Julier, avec Bruno Latour, Philippe Descola et Jun Wang.
 À travers différentes histoires naturelles tournées entre la Chine, la France et l’Italie, Naturales Historiae interroge nos manières de penser et représenter la Nature. Chaque chapitre explore une situation d’êtres humains aux prises avec la Nature et ses images, qui révèle leurs obsessions et ébranle nos certitudes.

“Le film s’amorce par une éruption volcanique qui aurait bloqué la réalisatrice, Pauline Julier, dans une ville étrangère, au milieu d’inconnus. Ceux-ci évoquent tour à tour des légendes sur la formation des continents, l’éclosion des plaques tectoniques ou l’explosion de cendres qui auraient provoqué des étés sans soleil. À partir de cet événement, Julier décide de remettre en question le concept, aussi vaste qu’épineux, de la représentation de la nature. Séparé par différents axes thématiques tels que le paysage, la notion du sublime, la conquête spatiale, ou même la supercherie autour des catastrophes naturelles, le film retrace avec subtilité une histoire critique de la nature. Allant des notions mythologiques d’un monde dominé par les forces naturelles, au paradigme de l’Anthropocène dans lequel on se trouverait aujourd’hui, Naturales Historiae n’aborde pas la nature comme une notion universelle et objective, mais comme une pure construction discursive, une fiction. En l’absence de certitude, la nature ne serait alors peut-être que l’incompréhensible, l’indompté ; tout ce que l’on ne pourrait jamais enfermer dans le cadre d’un paysage.” Elena López Riera



Pauline Julier

Naturales Historiae, 2019

Film, 56 min

Videostills © Pauline Julier

“Ce film est celui d’une série de prises de voix. Celle de Bruno Latour qui marque notre passage dans une nouvelle ère, non encore actée officiellement, qu’il appelle Anthropocène où il apparaît que le terme de Nature, auquel Latour préfère souvent celui de Gaïa, recouvre aujourd’hui tout à la fois une éthique, une politique, une conception des sciences et une théologie. La seconde prise de parole vient de l’anthropologue Philippe Descola. Lequel replace l’acte de voir, de regarder dans l’axe de la connaissance : nous ne regardons qu’au travers des questions que nous nous posons déjà : « On ne voit que ce que l’on a appris à regarder ». D’où l’urgence de proposer des oeuvres, écrits, installations, films, qui façonnent un entendement différent quant à notre rapport à la Nature. Les films de Pauline Julier sont une façon de déconstruire la contemplation pour la remplacer par des suites d’interrogations.” Philippe Azoury

Lire le texte de Philippe Azoury Pauline Julier. Regarder, voir de 2022 sur le travail de Pauline Julier.

Lire l’interview Pauline Julier in conversation with Emanuele Coccia de 2020 sur le film Naturales Historiae