« Des soldats sont sur le toit d’un tank. L’un d’entre eux a le corps à moitié plongé dans l’entrée de la machine. Soudainement, des entrailles du véhicule, il extrait un enfant, puis un deuxième et un troisième. Tous trois sont contents, rieurs, ils ont visité le tank et peuvent repartir de plus belle. Loin d’un contexte de guerre, le tank est parqué au milieu d’une manifestation americano-allemande (53. Deutsch-Amerikanisches Volksfest 2010, Grafenwöhr) mêlée à une fête foraine. Le temps de quelques jours, de vraies machines de guerre sont à découvrir sur des airs de hip-hop ou de musique folkorique. Des rencontres sont aussi possibles avec des vrais soldats entre deux vrais stands de barbapapas et de saucisses. Nous sommes au milieu d’un camp militaire américain implanté en Bavière.
Il s’agit en effet de la dernière station d’entraînement pour les soldats américains envoyés par la suite sur le front en Afghanistan. La végétation bavaroise définit le cadre où l’ennemi (pour la partie civile) est simulé notamment par des étudiants allemands engagés sur casting. Où se situe la limite entre le décor, la fiction, la projection, l’imagination et la réalité ? »
Extrait du texte de Karine Tissot, « Les cahiers de la Classe des Beaux-Arts. 190.6. Société des arts de Genève », 2011