« Un enchaînement savant d’images fixes et fondues articule détails de tableaux et visiteurs saisis sur le vif. Tout commence en les montrant alors qu’ils photographient, smartphone à la main avec fonction reconnaissance de visage, puis, comme entrant dans le détail, ce sont leurs gestes redoublant ceux des personnages peints qui sont juxtaposés, ce sont enfin les attitudes, les corps entiers qui sont mis en parallèle. Cette subtile mise en abîme du regardeur regardé et du photographe photographié pourrait aussi bien illustrer les théories du XVIIe sur le dialogue des mains et des regards pour la composition des peintures d’histoire. Cette chorégraphie des corps répond aussi à Duchamp, montrant le regardeur à l’œuvre, attentif ou assoupi, faisant l’oeuvre ».
Extrait de l’article de Claude-Hubert Tatot, L’Hebdo, 8 Juin 2016