Un set de quatre règles en laiton qui, additionnées, atteignent un mètre. Ou autrement dit, la distance parcourue par la lumière en 299 792 458e de seconde, comme le précise le verso gravé à la pointe de diamant. Cette définition établit une relation fondamentale entre la vitesse de la lumière, le temps et l’espace ; soit des propriétés physiques constantes de la nature. Précise et universelle, cette définition ne dépend pas de prototypes physiques spécifiques, et permet d’utiliser une base commune pour mesurer les longueurs. Elle succède à la mise en place du système métrique, où le mètre était calculé à partir d’une fraction de la circonférence terrestre, qui lui-même avait remplacé les nombreuses unités corporelles utilisées jusqu’alors : pied, coude, toise, palme, brasse… C’est ainsi que, dans une unification du langage, nous sommes passés de la mesure des corps, à celle de la terre pour arriver à celle du temps, invariable. Ce n’est plus un étalon matériel, mais sa représentation physique, invariable et reproductible.
Anaïs Wenger
Extrait du texte d’exposition