Oeuvre construite en plans successifs agencés en champs de profondeur, Le Temple de la Vache sacrée célèbre une vache dans une forme taxidermisée du bovidé1
*. Installé dans la serre du Théâtre de l’Orangerie qui peut se lire aussi comme un pavillon d’amour, son autel kitsch (50% plastique sacré), sorte de décor transvasé d’une culture à l’autre, aligne les couleurs flashy et luxuriantes, guirlandes florales, pigments, bougies, plantes médicinales, offrandes fruitées agencées en pyramides, cristaux et petits présents magiques.
Ces constellations psychédéliques forment un univers miniature encensé par une musique cérémoniale qui confère à ce temple-serre l’atmosphère d’un rituel.
La vache sacrée devient un paysage-pâturage, une figure tautologique et fractale portant le monde.
« C’est la Vache qui fait vivre les Dieux, la Vache qui fait vivre les hommes. La Vache, c’est tout ce qui est, tout ce que contemple le Soleil. »— Atharva Veda (10.10) Le Veda, textes traduits par Jean Varenne, éditions Les Deux Océans, pp. 262 et 263.
*dont la peau a été récupérée dans un abattoir. L’animal n’a pas été tué pour être naturalisé.
Alexandre Joly
Le Temple de la Vache Sacrée II, 2018
Médias mixtes
Installation, Théâtre de l’Orangerie, Genève, Suisse, 2018
photo © Alexandre Joly