Dans OBJECTS DONATED BY MY FATHER TO MAKE ART, il enferme différents objets, donnés par son père pour « faire de l’art », dans des boîtes en carton, laissant par là même intacte la potentialité d’en faire une œuvre et les mettant en attente, hors de la vue d’un éventuel spectateur.trice. Ces boîtes sont ensuite disposées en tas et agencées précisément en fonction de leurs poids, de leurs tailles et des objets que chacune contient.
Poursuivant cette idée de collection d’objets, Yvan Alvarez contacte les cinquante-deux « Yvan » habitant Genève et figurant sur l’annuaire. Après une courte conversation téléphonique leur expliquant le contexte et le but de son appel, il leur demande de penser à un objet qu’ils pourraient lui donner. Il dispose ensuite leur don sous une couverture, faite à la main au crochet. Les objets en eux-mêmes importent peu, Yvan n’autorise d’ailleurs le spectateur.trice qu’à les deviner à travers les mailles. L’expérience se transmet d’Yvan en Yvan, prénom devenant finalement anonyme puisque recouvrant l’ensemble des protagonistes de l’installation. Cette communauté de biens établit ses propres critères subjectifs (prénom et localisation géographique), courtcircuitant un modèle familial, social et politique par un système nominal.
Bénédicte Le Pimpec, 2018
Yvan Alvarez
Sans titre (Yvan), 2018
Objets légués par des Yvan de Genève, couverture crochetée avec de la laine récupérée
36 x 200 x 200 cm
Vue d’exposition, SQUARE, Kunst(Zeug)Haus Rapperswil-Jona, 2018