« L’hégémonie des pouvoirs représentés est transgressée par la nature, qui se manifeste sous diverses formes. Si les attributs du pouvoir, les grandes tenues, les décorations militaires et les coiffes sont présents, le travail de l’artiste les transforme en une pulsation de couleurs et de formes. Après une période d’abstraction, Omar Ba conserve dans la figuration une composition systématique qui révèle la part onirique des représentations. Les figures oscillent entre fantaisie et réalité, entre tradition et avant-garde, entre animisme et rationalisme. Cette oscillation, cette pulsation, cherche à ouvrir une nouvelle voie qui est à la fois une remise en question des systèmes et une proposition transformatrice.
Les œuvres d’Omar Ba racontent des histoires qui effacent les frontières entre l’Afrique et l’Europe, entre le passé et le présent, entre le bien et le mal. Les souvenirs africains se mêlent aux expériences occidentales. Émergeant de l’obscurité de l’arrière-plan, des touches colorées jaillissent à la surface, révélant des créatures hybrides et mystérieuses qui évoquent à la fois la nature et la civilisation. La modernité apparaît sous la forme de pylônes, de trains ou de sites de forage, tandis que la nature est représentée entre autres par des hérissons, des poissons, des tigres et des singes. Le vocabulaire imaginé par l’artiste crée des surprises visuelles qui forment un univers artistique unique, délivrant ainsi des messages multiples et abolissant les différences séculaires et culturelles. » Extrait du texte de présentation
Power of Objects
Wilde, Genève, Suisse
18 janvier — 8 mars 2019