Inspirée par les pixels dysfonctionnels des caméras et des écrans (dead ou stuck pixels en anglais), cette installation consiste en une série de bâtons noirs, rouges, verts et bleus pointant vers une caméra de surveillance installée à dessein dans l’espace d’exposition. Les bâtons sont fixés à différents endroits de la pièce, et ils se trouvent tous dans le champ de vision de la caméra de surveillance. La pointe de chaque bâton est équidistante de la caméra. Du point de vue de la caméra, les bâtons apparaissent comme des points noirs, ou mieux, des pixels morts issus de l’espace physique.
Une phrase est imprimée sur la plupart des bâtons. Les dizaines de phrases amènent à des réflexions sur les notions de perception, de perspective, de vision artificielle et d’angles morts. L’œuvre questionne l’analogie entre l’œil humain et la caméra, ainsi que la construction de la réalité par nos sens. Le flux en direct de la caméra est visible sur un site web, accessible durant l’exposition.
Voici quelques phrases (traduites de l’anglais) imprimées sur les bâtons : “L’effet papillon pourrait vous donner de l’espoir, mais la dynamique inexorable des sociétés technologiques pourrait vous l’enlever”, “Votre œil est une caméra et votre peau est un écran”, “Ce pixel mort pourrait cacher une coccinelle, une étoile, un trou noir ou même une galaxie entière”.
Texte de Alan Bogana
Alan Bogana
Dead-Pixel Diaries, 2021-2022
Installation, vinyle et feutres adhésifs, aluminium
Dimensions variables
Édition de 5+1EA+1CE
Vue d’installation CAN – Neuchâtel, Suisse
Photo © Sébastien Verdon